Jeudi matin, rencontre avec Panagiotis Grigorios,
historien-anthropologue qui tient le blog en français greek crisis. Analyse passionnante et fine de l’évolution de la société
grecque. L’histoire effrayante de la destruction méthodique d’un système
social, au profit d’une oligarchie nationale et d’intérêts étrangers.
Destruction de la démocratie et de l’état de droit, également. Constat
d’impuissance par rapport à la réaction de la population, victime de la
résignation.
En marchant dans
Athènes, je constate un élément frappant, même si peut-être
anecdotique: je n’ai vu, en bientôt trois jours, qu’une (1) seule femme
enceinte. Cela me paraît peu pour une ville de près d’1 million d’habitants.
Ma dernière visite à
Athènes remontant à plus de 10 ans, je n’ai pas de réel
point de comparaison pour en juger l’évolution. Mais la pauvreté est évidente.
Dans les quartiers populaires, de nombreux magasins sont fermés ou, lorsqu’ils
sont ouverts, présentent des rayons à moitié vides. De nombreux chantiers
semblent être laissés à l’abandon. Mais dans le centre touristique et
commercial, on voit une bourgeoisie grecque qui ne semble pas souffrir et
continue à consommer. Le tourisme continue de fonctionner, avec de nombreux
touristes français, même si on est hors-saison.
La police est
omniprésente. Son organisation a l’air complexe, vu le nombre d’uniformes
différents. Tous nos interlocuteurs témoignent de la disparition de l’état de
droit et de leurs craintes de voir la mise en place d’un état totalitaire. Le
nationalisme hellène est également vivace. Quelques voitures, notamment des
taxis, arborent de petits drapeaux grecs.
En soirée, nous nous
rendons à un meeting étudiant à l’Ecole Polytechnique. Si j’ai bien saisi, à
l’appel de différentes organisations anticapitalistes. Impressionnant! Le
lieu, tout d’abord. La fac d’archi, dont les murs sont remplis de tags
politiques. Un petit côté Sorbonne en mai 68. Le monde, ensuite. Plusieurs
centaines de personnes. La durée, enfin. Début du meeting à 20h, nous partons
vers minuit et la fin était prévue vers 3h-4h.
Guéric Bosmans, Athènes, 03.11.2012
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