Vendredi, journée plus relax. Le métro est en grève. Pas les autres transports publics, car ce sont des syndicats différents. J’en profite pour aller visiter l’agora antique et méditer sur la fin des civilisations et le caractère éphémère de toutes les organisations sociales. Marcher dans les ruines de la Grèce antique quand la civilisation européenne basée sur la démocratie et le contrat social est en train d’être détruite procure un sentiment étrange. Surtout au milieu de touristes innocents… Au pied de l’Acropole, le quartier touristique de Plaka semble vivre comme si de rien n’était. Il est tout-à-fait possible de visiter Athènes sans sortir des highlights touristiques et, à moins d’être doué d’un sens de l’observation particulièrement développé ou de faire preuve d’une grande curiosité, de ne se rendre compte en aucune manière de la situation actuelle de ce pays.
La situation de la gauche politique en Grèce n’est ni glorieuse, ni enthousiasmante. Elle ne semble pas être capable de s’unir pour proposer une alternative crédible aux politiques européennes, ni et cela est tout aussi inquiétant, pour s’opposer au fascisme et au néo-nazisme. Le constat vaut même si on isole le facteur KKE et son sectarisme. Du côté des masses, l’heure semble être à la résignation. En fait, cela invalide le raisonnement souvent entendu en Belgique, selon lequel les Grecs se battent parce qu’ils prennent des coups très violents et qu’on serait résignés à attendre la même chose chez nous pour nous battre. Non ! Quand la résignation et la désunion sont installées, on n’est plus capable de se battre. Il faut donc porter le message de Panagiotis : « La meilleur manière d’aider et de soutenir le peuple grec, c’est de refuser la régression sociale dans les autres pays ».
Guéric Bosmans, 3/11/12
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire